RESURRÉXI ! ALLELÚIA !

Le matin de Pâques
Dans le silence du petit matin, tout Jérusalem était confiné. Pas un bruit, pas un souffle de vie. Une pesanteur régnait sur la Ville depuis l’avant-veille au soir. Jésus reposait au tombeau, les gardes veillaient. Les apôtres, de leur côté, étaient terrés au Cénacle. Ils ne respiraient plus depuis qu’ils avaient perdu la Foi en Celui qui est la Vie.
Mais tandis que la torpeur avait eu raison de tous, une âme veillait et priait. C’était une femme, la plus belle des Femmes, la plus noble, la plus pure. C’était Marie, c’était l’Immaculée. Immaculée dans sa Foi, son Espérance et sa Charité, Notre-Dame attendait dans la certitude que son Fils, déposé au tombeau le Vendredi soir, allait ressusciter comme il l’avait dit.
Aux juifs incrédules et insolents, Il avait donné le signe de Jonas :
« Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens prirent la parole et lui dirent : Maître, nous voulons voir un signe de vous.
Il leur répondit : Cette génération méchante et adultère demande un signe, et il ne lui sera doné d’autre signe que le signe du prophète Jonas.
Car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, ainsi le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le coeur de la terre.
Les hommes de Ninive se lèveront au jour du jugement contre cette génération, et la condamneront, parce qu’ils ont fait pénitence à la prédication de Jonas ; et voici qu’il y a ici plus que Jonas. » (Mt 12, 38-41)
La Vierge croyait sans avoir besoin des miracles pour asseoir sa Foi. Vierge fidèle, elle n’avait pas besoin de signes. Elle croyait. Sa cousine avait fait l’éloge de sa Foi simple lors de la Visitation : « Bienheureuse vous qui avez cru ! »
Toute sa vie durant, la Foi de Marie irradie sa vie et ses actions. La Résurrection de son Fils ne fait pas d’exception à cette règle. Prions l'Immaculée avec ardeur, qu'elle nous fasse entrer en son Cœur afin que nous épousions ses dispositions.
Elle attendait donc sans impatience, confinée en Dieu et non en elle-même, à la différence des apôtres incrédules, sceptiques, la venue de son Fils.
Dom de Monléon, dans ce très beau livre Les noces de Cana, écrit un chapitre sur ‘Le matin de Pâques’. Annonçant à Marie la visite de son divin Fils, les Anges chantèrent le "Regina cæli". Et "Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a point entendu, et ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui L’aiment " (1 Cor 2,9), la Vierge bénie le vit de ses yeux et se prosterna, adorant son Dieu, tandis que Notre-Seigneur chantait :
" Resurrexi ".
Abbé Dominique Rousseau
Dimanche de Pâques 2020