
Le prophète Elie, terreur des démons
La récitation du bréviaire vient de faire méditer aux prêtres la belle histoire d’Elie le Prophète. Ceci nous est raconté au Livre des Rois (3 Reg. 17 sq.). Le livre de l’Ecclésiastique (48, 1) résume en quelques mots la vie du saint, futur martyr : « Sa parole brûlait comme une torche ardente. »
Quel était cet homme mystérieux, dont la vie continue quelque part, puisqu’il a été emporté sur un char de feu sous les yeux ébahis de son serviteur Elisée ? Il reviendra, et mourra martyr. On le fête dans l’Ordre du Carmel au 20 juillet, avec des ornements rouges.
Elie était du Royaume d’Israël et il habitait le désert de Galaad. Homme vertueux et austère, plein de zèle pour la cause du vrai Dieu, le prophète sortit de sa retraite pour menacer des châtiments divins les Israélites infidèles : d’abord le roi Achab et la reine Jézabel qui avaient entraîné le peuple vers l’idolâtrie, puis 450 prêtres de Baal qu’il fit mettre à mort, et enfin le roi et la reine à qui il annonça leur mort dans le sang.
Saint Bernard fait d’Elie cet éloge admirable : « Il fut la forme de la justice, le miroir de sainteté, l’exemple de la piété, le défenseur de la foi, l’avocat des pauvres, le juge des veuves, la crainte des méchants, le marteau des tyrans, le sel de la terre, le prophète du Très-Haut, le précurseur du Christ, la terreur de ceux qui adoraient Baal… » (De Considerat. Lib. IV)
Rappelons comment il fut la terreur des adorateurs de Baal. Elie reproche tout d’abord à Achab d’avoir abandonné le culte du vrai Dieu. « Rassemble auprès de moi tout Israël sur le mont Carmel, et les 450 prêtres de Baal et les 400 prophètes des bois sacrés qui mangent de la table de Jézabel. » Une fois tout ce monde rassemblé, Elie poursuit : « Qu’on nous donne deux taureaux et qu’ils se choisissent un taureau, le coupent en morceaux, le mettent sur le bois mais qu’ils ne mettent pas le feu au-dessous ; et moi je ferai de même. Invoquez les noms de vos dieux et moi j’invoquerai le nom de mon Seigneur. Le dieu qui répondra par le feu, celui-là est Dieu. » Or Baal était le dieu du soleil et du feu. « Excellente proposition », s’exclama le peuple. La suite du récit biblique est délicieuse : du matin à midi, les idolâtres vont implorer leur dieu en ces termes : « Baal, exauce-nous. » Mais il n’y eut ni voix ni réponse. Alors le prophète raille le peuple : « Criez à haute voix, car il est dieu ; il est en méditation, ou occupé, ou il est en voyage ; peut-être qu’il dort, et il se réveillera. » Et eux de crier de plus belle, de se faire des incisions avec des épées et des lances. Aucun effet.
Alors Elie fait approcher le peuple de lui, il rétablit l’autel de Dieu qui avait été renversé, prend douze pierres selon les douze tribus d’Israël, puis dispose le bois, place le taureau et ordonne par trois fois d’arroser d’eau le tout. « Seigneur, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, montrez aujourd’hui que vous êtes le Dieu d’Israël et que je suis votre serviteur et que j’ai fait toutes ces choses d’après votre commandement. Exaucez-moi afin que ce peuple apprenne que vous le Seigneur Dieu, et que vous avez de nouveau converti leur cœur. » Sur le champ, le feu de Dieu tomba et consuma l’holocauste avec le bois, et l’eau fut totalement absorbée. Tous reconnurent le Dieu d’Elie comme l’unique vrai Dieu, et le prophète ordonna que les 450 prêtres de Baal fussent tués. Ce qui fut fait séance tenante.
Cet épisode condamne à tout jamais le faux œcuménisme actuel ! La pachamama vénérée au Vatican en octobre 2019 est condamnée par avance par l’action d’Elie, et le pape François avec. Ah, si nous avions de nos jours un nouvel Elie qui confonde publiquement pape, cardinaux et évêques modernistes ! Les dessins que Mgr Lefebvre fit faire par un séminariste lors du panthéon des religions à Assise en octobre 1986 sont toujours bien actuels !
« Le salut ne se trouve dans aucun autre que Jésus-Christ ; car il n’est dans le ciel aucun autre nom donné aux hommes, par qui nous devions être sauvés » clame l’apôtre saint Pierre (Actes 4, 12).
Après cette épopée pleine de foi, Elie dit à Achab : « Monte, mange et bois, car j’entends le bruissement de la pluie. » Le prophète se mit en prière et dit à son serviteur : « Monte et regarde la mer » et celui-ci lui répondit : « Il n’y a rien. » Et il lui dit de nouveau : « Retourne sept fois. » Et, à la septième fois, « voici qu’une petite nuée comme le pas d’un homme montait de la mer ».
Cette petite nuée… les Pères de l’Église sont unanimes pour souligner la présence de l’Immaculée. Discrète mais présente, elle terrasse bien plus encore qu’Elie les faux dieux. Elle est terrible aux démons, forte comme une armée rangée en bataille. Invoquons le Cœur Immaculé de Marie. Le triomphe promis par le bon Dieu viendra par Elle !
Abbé Dominique Rousseau
4 août 2020