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D’un décret à l’autre : rien ne change !

 

 

« Nous n’avons qu’un honneur au monde, c’est l’honneur de Notre-Seigneur ! »

 

Vous souvenez-vous, amis lecteurs, de ce chant qui accompagne nos pèlerinages depuis des années ?

 

Et pourtant en cette période soumise à l’interminable application de la loi dite d’ « Urgence Sanitaire », pouvons-nous encore, sans rougir de honte, reprendre ces couplets ?

 

Car enfin, les autorités de l’Eglise catholique de France, mais aussi les communautés se réclamant de la Tradition, n’ont-elles pas cessé depuis deux mois et demi de se soumettre avec une docilité zélée à des conditions humiliantes et offensantes pour le culte catholique ?

 

Il m’est alors revenu en mémoire cette terrible période antichrétienne que fut la Révolution Française. En relisant mes ouvrages de référence, je n’ai pu m’empêcher d’établir un parallèle entre les décrets d’alors et ceux d’aujourd’hui.

 

Révisons brièvement notre histoire : le 12 juillet 1790, le décret de la Constitution Civile du Clergé était adopté par l’Assemblée Nationale Constituante. Il réorganisait unilatéralement le clergé séculier français, instituant une Nouvelle Eglise, l’Eglise Constitutionnelle.

Condamnée par le pape Pie VI, le 10 mars 1791, cette réorganisation divisa le clergé français entre clergé constitutionnel et clergé réfractaire.

 

Les premiers formèrent les rangs des prêtres « jureurs », les seconds ceux des prêtres « insermentés ». Les premiers acceptèrent la Constitution et devenus agents de l’Etat, s’accommodèrent de leur statut d’officier public d’une Eglise Nationale. Les seconds refusèrent de prêter serment et risquèrent l’exil, la prison, la déportation ou choisirent la clandestinité au péril de leur vie.

 

Même si les époques diffèrent, comment ne pas voir aujourd’hui une analogie entre 1790 et 2020, en considérant deux modèles sacerdotaux :

 

D’une part, les « néo-jureurs » d’abord qui ont collaboré avec empressement à l’entreprise jacobine de déchristianisation engagée par le pouvoir civil, sous le déguisement d’un souci de protection sanitaire (décret du 11 mai 2020). D’autre part, les « néo-réfractaires », moins nombreux, qui ont donné libre cours à leur élan missionnaire pour visiter nos foyers et y célébrer le Saint Sacrifice de la Messe, dispenser le sacrement de pénitence, apporter la Sainte Communion… Honneur à eux, dignes successeurs de leurs modèles vendéens, bretons et auvergnats aux heures les plus sombres de la Terreur.

 

Si les catholiques ont accueilli avec enthousiasme l’ordonnance rendue par le Conseil d’Etat le 18 mai 2020, intimant au Gouvernement l’ordre de lever « l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte », le décret du 22 mai 2020 a très vite refroidi leur joie. Le catalogue des mesures tatillonnes, tout aussi offensantes pour le culte divin, n’a pas soulevé la moindre réaction de rejet de la part des autorités catholiques tant diocésaines, que relevant de la sphère dite traditionnelle, ralliée comme non ralliée, qui s’y sont pliées sans sourciller.

 

C’est ainsi, qu’en l’année 2020, auront été interdits en France par la volonté du Prince, la Semaine Sainte, les Fêtes de Pâques et de l’Ascension, le Pèlerinage de Pentecôte, les actes de dévotion publique et les processions en l’honneur de la Fête-Dieu le dimanche 14 juin.

 

Nos Robespierre en costume cravate n’en finissent pas de nous asservir et notre promptitude à leur obéir ne pourra, si rien ne change, que les affermir à l’avenir dans leur audace.

 

Oui, il y a grande pitié au Royaume de France.

 

Catherine TERIAC

 

Le 11 juin 2020

​Fête du Saint Sacrement

 

Sources bibliographiques :

 

Mémoires de Madame la Duchesse de Tourzel, Gouvernante des Enfants de France de 1789 à 1795 - Le Mercure de France.

L’Eglise immolée par Yvan GOBRY – Editions Argé

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